lit biosense

Interview : In bed (bio) with… Emmanuel Noujaim, Biosense

lit bio

A côté des grands industriels de la literie conventionnelle, le lit bio fait figure de Petit Poucet en France, contrairement à l’Allemagne ou la Grande-Bretagne où l’on sait choisir son lit avec plus de circonspection. Les principales raisons : la méconnaissance des consommateurs et une offre dispersée et pas toujours visible par les néophytes. Le marché du « vrai » lit naturel est occupé par des PME, de taille modeste, mais sérieuses et labellisées. Biosense, basée en région nantaise, est l’une d’entre elles, spécialisée dans la literie naturelle et le matelas latex bio. Son directeur Emmanuel Noujaim, a pris le temps de répondre à nos nombreuses interrogations.

GME : Ressorts, mousse, mémoire de forme… Existe-t-il des versions « bio » pour toutes grandes familles de matelas ?

E.N : Pas exactement, la literie naturelle doit répondre à des critères stricts concernant les matériaux mis en œuvre. Le matelas à ressorts par exemple, qui représente environ 20 % du marché, est apprécié pour sa dynamique (il rebondit !), mais il est difficile de trouver une version « bio » car les fabricants ajoutent à ces ressorts des matelas des composants non naturels pour les matériaux d’accueil (qui augmentent le confort), tels que la mousse de polyuréthane, le latex artificiel, etc.

Pour les matelas mousse, qui occupent 50 % du marché, les mousses sont issues de la pétrochimie. On peut y intègrer quelques pourcentages de mousse d’origine végétale, mais elles sont travaillées avec des produits chimiques. Elles servent avant tout d’argument marketing. Même chose pour la mousse à mémoire de forme : un produit merveilleusement démonstratif avec une bonne matière, mais 100 % chimique, sur lequel on ajoute parfois un fin saupoudrage de « naturel », mais on est bien loin du lit écologique ! D’ailleurs le label Certipur, créé et mis en avant par les fabricants de mousses synthétiques ne garantit pas un produit sans COV, mais avant tout des conditions de fabrication plus respectueuses de l’environnement.

Comment se libèrent les substances nuisibles de nos matelas ?

Les mousses et matières synthétiques dégagent des substances toxiques, mais il y a des barrières heureusement. On ne dort pas à même la mousse ! Le tissu est le premier élément qui va dégager des substances, s’il est traité chimiquement par exemple. Ensuite ce sont les matières de rembourrage, les ouates, etc., puis la carcasse. C’est l’ensemble des matériaux qui dégagent des émanations. Si on remplace les 20 cm de mousse de polyuréthane par autant de ressorts ou de latex naturel, on limitera déjà les dégagements.
Un conseil : ventilez votre chambre et aérez votre literie régulièrement, vous éviterez déjà pas mal de désagréments.

Et le latex, forcément naturel ?

Pour une literie saine et naturelle, oui ! Le latex synthétique, issu du pétrole, est massivement présent dans les literies, avec une grande diversité de composition. Il existe une réglementation obtenue par l’usage. L’appellation d’origine naturelle ou 100 % naturel, est recevable lorsque plus de 85 % du latex obtenu provient de l’hévéa. Mais attention, si le latex n’est pas fabriqué dans le pays d’origine, on doit lui ajouter de l’amoniaque pour le stabiliser car c’est un produit qui migre très rapidement. Tous les produits latexés fabriqués en Europe contiennent de l’amoniaque. Difficile alors d’obtenir le label Eco-Institut, une institution allemande indépendante, qui certifie que l’âme de nos matelas est entièrement constituée de latex 100% naturel. Ceux qui obtiennent le label sont issus des pays de culture du latex : l’Asie, l’Amérique du sud et l’Afrique.
L’essentiel pour garantir la qualité du latex c’est de bien connaître sa traçabilité : les lieux de cultures, les conditions de récolte et de transformation, comme pour la viande ! C’est pour cela que nous travaillons directement et en étroite collaboration avec un producteur en qui nous avons une totale confiance.

Ces matériaux naturels apportent-ils autant de confort ?

Le principal intérêt des matériaux synthétiques réside dans le confort apporté et le prix. La laine, le coco, le crin de cheval, les ouates bio, etc. sont d’excellents produit naturels pour les matelas mais pour atteindre un bon confort, il ne faut pas lésiner sur les quantités et la qualité. D’un côté vous avez des produits qui sont très confortables, mais pas naturels, et de l’autre, des produits naturels qui n’offrent pas autant de confort a priori. Et c’est le savoir-faire qui entre alors en jeu. Ce sont les différents composants de garnissage qui vont rembourrer les matelas et déterminer l’accueil, c’est-à-dire la sensation de confort. Les fibres naturelles apportent des sensations de moelleux et de confort grâce à leurs propriétés thermiques et thermorégulatrices.
Chez Biosense, nous travaillons à créer des produits naturels et confortables. Et cela se fait au détriment de certaines choses. On passe ainsi beaucoup de temps en fabrication, en contrôle qualité, à écouter les consommateurs. On y arrive parce que l’on a une production raisonnable. Et c’est par la qualité que l’on arrive à s’imposer, avec le bouche à oreilles, les recommandations. Les clients sont fidèles et repassent commande !

En savoir plus :

Vous trouverez sur le site du fabricant Biosense de nombreux conseils pour choisir la literie qu’il vous faut. Si vous souhaitez tester, rendez-vous au showroom en région nantaise ou chez le revendeur proche de chez vous. Encore mieux : plusieurs hôtels dont la prestigieuse abbaye de Fontevrault, chambres d’hôtes et gîtes de charme sont équipés. Consultez la liste sur le site Biosense.

Partagez-moi :

Une réponse

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Inscrivez-vous à notre newsletter

Derniers articles

Vous pourriez aimez aussi...

Radiographie d’un lit bio

Un lit bio ça ressemble à quoi exactement ? Du cadre de lit à la housse de couette, en passant par le sommier, le matelas

literie bio substances nocives

Literie : les substances qui fâchent

« Comme on fait son lit, on se couche » dit l’adage. On est d’accord :  des draps entortillés ou des taies mal ajustées peuvent nous gâcher une nuit. Mais